En plus d’être une protection efficace pour stabiliser les berges grâce aux racines des plantes et ralentir la vitesse d’écoulement des eaux de ruissellement, la bande riveraine contribue au libre déplacement des espèces fauniques entre les territoires naturels et relie les boisés les uns aux autres.
C’est un espace de végétation naturelle et permanente qui borde et longe un cours d’eau. Elle constitue une zone de transition entre le milieu aquatique et le milieu terrestre. Il s’agit d’un filtre naturel pour le cours d’eau et d’un havre pour la biodiversité. Elle permet de réduire les risques d’érosion de sol dans le cours d’eau, de favoriser la nidification des oiseaux, d’améliorer la qualité de l’eau et, conséquemment, le milieu de vie des poissons.
En zone agricole, les agriculteurs sont invités à y planter des arbres, des arbustes et des hautes herbes afin d’élargir le plus possible, idéalement au-delà du 3 m prévu par la règlementation.
Voici quelques exemples réussis d’élargissement de la bande riveraine!
Ferme Daniel Robidoux, Saint-Constant
Projet vitrine : Stabilisation de la rive de la rivière Saint-Régis | novembre 2020
Bande riveraine arbustive, arborescente et herbacée | superficie couverte par le projet : 650 m².
Réal Dubuc, Saint-Isidore
Chute enrochée | 2020
Qu’est-ce qu’une haie brise-vent?
Tout comme la Montérégie, le territoire de la MRC de Roussillon est une vaste plaine aux terres riches et fertiles. Mais qui dit plaine, dit vent. La présence de nombreuses éoliennes à Saint-Isidore et aux environs en témoigne!
Comme son nom l’indique, la haie brise-vent réduit grandement la vitesse du vent au sol et l’érosion qui en découle. Ces aménagements sont aussi des habitats pour les oiseaux qui sont souvent les prédateurs d’insectes nuisibles aux cultures. Ces haies brise-vent décompactent également les sols grâce à leur système racinaire qui descend profondément. Ces systèmes favorisent à leur tour l’absorption de l’eau et la présence de vers de terre qui ameublissent le sol. Enfin, les arbres et les arbustes plantés contribuent à capter et à fixer le carbone de l’air, réduisant ainsi l’effet de serre.
C’est pourquoi les producteurs, soucieux de la protection de leur patrimoine agricole, sont toujours plus nombreux à planter des haies brise-vent le long de leurs champs.
Voici quelques exemples de haie brise-vent efficaces!
Ferme Yannic Létourneau, Saint-Constant
Haie brise-vent | automne 2020
Réalisée avec l’aide des étudiants de l’école des Moissons de Beauharnois et du professeur Giulio Neri.
Plantation : 164 arbustes sur 164 mètres de long. Quatre espèces d’arbustes ont été plantées : la spirée à larges feuilles, l’aronie noire, le sureau du Canada et le cornouiller stolonifère.
Plantation d’une coulée agricole | Travaux prévus à l’automne 2022
Financée par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec dans le cadre du programme PrimeVert.
Ferme L.M. Bourdeau, Saint-Constant
Haie brise-vent arbustive et arborescente | Printemps 2022
Plantation : 1331 m²
Haie brise-vent | Printemps 2021
Réalisée avec l’aide des étudiants du Centre de formation professionnelle des moissons de Beauharnois.
Plantation sur près d’un kilomètre de long avec un mélange de quatre espèces d’arbustes et trois espèces d’arbres : érable à sucre, mélèze et chêne.
Qu’est-ce qu’une culture de couverture?
Pour les mêmes raisons que la plantation de haies brise-vent, les producteurs agricoles sèment à l’automne des cultures dites « de couverture ». Ces cultures protégeront les terres de l’érosion du sol, souvent causée par les vents, les pluies et la fonte des neiges, durant la période hivernale et au retour des chaleurs du printemps. En plus de réduire l’érosion, ces cultures favoriseront également la rétention de l’eau dans le sol, à capter le carbone dans l’air, tout en étant profitables à la biodiversité.
Selon les semences choisies, ces cultures pourront être récoltées juste avant les semis au printemps ou enfouies pour enrichir le sol.
Voici les initiatives inspirantes de cultures de couverture!
Ferme Yannic Létourneau, Saint-Constant
Culture de couverture : 17 hectares d’orge
Ferme LM Bourdeau, Saint-Constant
Culture de couverture : 70 hectares de culture de couverture de blé d’automne et de blé de printemps.
Jardins Purdélys, Saint-Isidore
Culture de couverture : 34,1 hectares.
Ferme Viau, Saint-Isidore
Culture de couverture : 47 hectares de culture de couverture de blé d’automne.
La MRC de Roussillon propose une série de capsules vidéos, visant à initier la population au jardinage à la maison et à cultiver son propre bout de terre. Ces vidéos ont été présentées par l’organisme Cultivons Châteauguay.
Capsule 1 | Aménager et préparer l’espace de jardin
Capsule 2 | Semer et transplanter au jardin : calendrier et techniques
Capsule 3 | Admirer et entretenir son jardin
Capsule 4 | Récolter les fruits du travail
Capsule 5 | Fermer et préparer le jardin pour l’hiver
La zone agricole a énormément évolué au cours des dernières années notamment en raison du fait que de plus en plus de nouveaux résidents, qui ne sont pas des producteurs agricoles, s’y installent. Pour relever les défis engendrés par cette cohabitation, il est essentiel de reconnaître les actions de tous et chacun.
Pour favoriser ce vivre ensemble, l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Montérégie a créé le projet Notre campagne, un milieu de vie à partager, qui réunit de nombreux partenaires, incluant les 12 MRC de la Montérégie et la ville de Longueuil.
La campagne se déroule en 5 thématiques qui seront abordées au cours des prochains mois :
1. La biodiversité et la santé des sols
2. Pour une meilleure utilisation de nos produits
3. L’importance de l’agriculture pour l’économie locale
4. Les travailleurs étrangers temporaires : des gens passionnés
5. Diminuer notre impact sur les changements climatiques
1. La biodiversité et la santé des sols
La biodiversité est essentielle pour l’agriculture, assurant la santé des sols et la résilience des cultures grâce à une multitude de plantes, d’insectes et de micro-organismes.
Cultiver la biodiversité dans Roussillon : un enjeu pour l’avenir de l’agriculture
Depuis 2016, des initiatives locales telles que le programme ALUS Montérégie encouragent les agriculteurs à intégrer des pratiques écologiques. Ces projets, comme la plantation de haies et la création de bandes riveraines, ont considérablement amélioré la biodiversité régionale.
Les citoyens sont également impliqués, avec des gestes simples comme le Défi pissenlits pour aider les pollinisateurs ou encore le feuillicyclage et l’herbicyclage. Ces actions complètent les efforts des agriculteurs et contribuent au bien être commun dans Roussillon.
Tous ces gestes positifs que nous effectuons sur notre terrain, les producteurs agricoles travaillent à le faire sur des centaines d’hectares en culture. Pour un avenir durable de l’agriculture et de la biodiversité!
2. Pour une meilleure utilisation de nos produits
Dans Roussillon, la gestion des engrais naturels ou industriels sur les terres agricoles est devenue un enjeu central face à l’évolution des zones rurales. Alors que de plus en plus de citoyens s’installent dans des secteurs traditionnellement agricoles, l’importance de bien utiliser les engrais et pesticides se fait sentir.
Une gestion optimisée des produits agricoles
Grâce aux récentes avancées, les producteurs de la région utilisent des produits plus respectueux de l’environnement, tout en suivant des règles strictes. Ces pratiques permettent de réduire les impacts sur la nature, tandis que les citoyens, eux aussi, adoptent une approche plus consciente dans leurs choix de produits. Une capsule vidéo informative est disponible pour sensibiliser le grand public à cette réalité essentielle.
3. L’importance de l’agriculture pour l’économie locale
L’agriculture occupe une place majeure dans l’économie de la Montérégie, et la MRC de Roussillon y joue un rôle clé. Avec ses nombreuses fermes et entreprises agricoles, la région contribue à plus de 15 000 emplois directs, représentant 25 % des emplois agricoles du Québec. Ce secteur alimente également un écosystème local composé d’usines de transformation, de distributeurs, et de commerces spécialisés, renforçant ainsi la vitalité des communautés rurales.
Un soutien local qui dynamise les services essentiels
En soutenant les producteurs locaux et en achetant des produits issus de nos terres, les citoyens de Roussillon participent à maintenir des services essentiels, tels que les écoles, les centres de santé et les commerces de proximité. Ce soutien permet de dynamiser l’économie locale tout en renforçant les liens entre la campagne et la ville.
4. Les travailleurs étrangers temporaires : des gens passionnés
La pénurie de main-d’œuvre en Montérégie, tout comme dans le reste du Québec, impacte fortement le secteur agricole, y compris au sein de la MRC de Roussillon. Bien que les avancées technologiques et la mécanisation aient réduit les besoins en main-d’œuvre, certaines tâches agricoles nécessitent encore une intervention manuelle. Chaque année, environ 20 000 travailleurs étrangers temporaires viennent combler ces besoins cruciaux dans les fermes de la province.
Des normes strictes pour encadrer leur travail
Les employeurs agricoles de Roussillon et d’ailleurs ont des obligations strictes envers ces travailleurs, dont les conditions de travail sont régies par les mêmes normes que celles des travailleurs québécois. Ces travailleurs jouent un rôle essentiel dans le maintien des opérations agricoles, assurant la viabilité de nombreuses fermes locales.
5. Diminuer notre impact sur les changements climatiques
Les producteurs agricoles de la région sont aux premières lignes des efforts de réduction de leur empreinte carbone. En collaboration avec le secteur agricole, des projets novateurs émergent pour évaluer le bilan carbone des exploitations et mettre en place des plans de lutte adaptés à chaque ferme. Parmi les actions les plus marquantes, certains agriculteurs de la MRC intègrent des techniques comme la plantation d’arbres pour capter le CO₂ et l’augmentation de la matière organique des sols, améliorant ainsi la résilience de leurs terres face aux changements climatiques.
Ensemble pour une cohabitation durable en zone agricole face aux changements climatiques
Du côté des citoyens, de simples gestes du quotidien, comme l’utilisation de la corde à linge ou l’adoption de véhicules électriques, contribuent également à réduire les impacts climatiques. Cette synergie entre milieu agricole et citoyen est essentielle pour renforcer un mode de vie durable et respectueux de l’environnement.