Diversification et entraide : la vision de Mes Fruits St-Constant
Établie à Saint-Constant depuis 1996, l’entreprise familiale dirigée par Monique Foisy-Garand et ses fils, Éric et Steve, s’est d’abord spécialisée dans la production de légumes avant de se tourner vers la culture des fruits au fil du temps. Cette nouvelle vocation a même entraîné un changement de nom, passant de Les Serres St-Constant à Mes Fruits St-Constant. Selon Éric Gaarand, « la diversification est essentielle dans une exploitation agricole ». Ainsi, la production en serre de concombres et de tomates cohabite avec la production de petits fruits en champs.
Pendant la belle saison, les terres se parent de teintes bleutées avec plus de 5 000 plants de bleuets et 1 000 de camerises. « Nous avons commencé à cultiver la camerise il y a plus de 15 ans, lorsqu’elle a été introduite au Québec » mentionne l’agriculteur. L’entreprise cultive également des groseilles, des cerises SK (une production difficile en raison du climat québécois), des melons et des fèves, et occasionnellement du cantaloup et de la cerise de terre. La baie de Goji est également en phase d’essai. Tous les légumes et les fruits sont vendus directement à la ferme.
L’entraide occupe une place cruciale chez Mes Fruits St-Constant. Les Garand offrent aux citoyens de la région la possibilité de venir cueillir les camerises, les bleuets et les groseilles. Cette activité permet aux cueilleurs d’acheter des fruits sous le sceau de la fraîcheur et de la qualité, tout en vivant une expérience agréable au milieu de la verdure, des petits animaux et des aires de pique-nique. Et ce n’est pas tout, car la famille Garand a encore de nombreux projets en tête, réservant de belles surprises pour les années à venir.
Quant aux fruits « moches », ils trouvent leur chemin jusqu’à une entreprise de transformation à Napierville, témoignant ainsi d’un bel exemple de solidarité. De plus, les petits fruits délicats sont transformés en confitures et en sirops, une partie de ces produits dérivés étant ensuite vendue au kiosque de la ferme, réduisant ainsi au maximum les pertes.
Producteur d’abord, Éric Garand joue également le rôle d’employeur. En juillet, une vingtaine de jeunes de la région viennent participer à la cueillette des bleuets dans les champs, au plus grand plaisir de la clientèle qui peut ainsi bénéficier de fruits murs fraîchement récoltés.
L’amour de la terre depuis trois générations
Au sein de l’entreprise familiale Les Fermes René Théorêt, à Mercier, l’amour de la terre se perpétue depuis trois générations. Les maraîchères et propriétaires de l’exploitation, Gisèle Sambault et sa fille Christine Théorêt, en sont très fières.
Les fruits et légumes récoltés au champ sont vendus au kiosque à la ferme. Les pommes et poires proviennent d’arbres fruitiers plantés par la grand-mère paternelle de Christine. « Lorsque mes grands-parents ont emménagé à Mercier, dans les années 1950, ils ont planté des pommiers et des poiriers sur leur terrain. Au fil des années, mon père, décédé aujourd’hui, a ajouté de nouvelles variétés », explique-t-elle. Les fraises, framboises, tomates, maïs, piments, brocolis, échalotes et ail maintenant offerts sur les étals du kiosque sont issus du savoir-faire des parents de Christine, ainsi que du frère de son père, Fernand, également maraîcher.
Les Fermes René Théorêt ont vu le jour dans les années 1960. Les parents de Christine, René et Gisèle, ont bâti l’entreprise maraîchère, qui a rapidement acquis une belle notoriété. « René s’est hissé parmi les plus grands producteurs de choux de la région », souligne fièrement Christine. « Pendant qu’il était au champ, Gisèle chouchoutait les employés en leur préparant de bons petits plats. Elle supervisait également la comptabilité de l’entreprise et gardait ses enfants, neveux et nièces trop jeunes pour aider au champ », raconte-t-elle. Après le décès du fondateur de l’entreprise en 2019, Pascal, le conjoint de Christine, s’est joint à l’équipe pour poursuivre l’œuvre familiale.
Animée par une longue tradition de culture et de partage, la famille Théorêt se donne pour mission d’informer les gens sur la provenance des produits agricoles. Pour Christine, l’agriculture demeure une passion et les champs, une école où apprendre les bases de la vie. Elle considère le milieu agricole comme une grande famille. Les maraîchers de la région sont toujours prêts à soutenir l’un des leurs aux prises avec une culture à faible rendement, si bien que le kiosque des Fermes René Théorêt abonde en fruits et légumes frais en tout temps.
La famille Théorêt a d’ailleurs longtemps tenu un kiosque au marché Jean-Talon, à Montréal. L’arrière-grand-mère de Christine, sa grand-mère, sa mère, sa sœur Marie-Josée et elle ont toutes participé, à un moment ou l’autre, à la vente de fruits et légumes. « Mon père me disait : “N’oublie pas d’où tu viens”. Il me parlait du respect de la terre », mentionne-t-elle.
Située à Châteauguay, à moins de 30 minutes de Montréal, l’île Saint-Bernard offre des richesses naturelles et patrimoniales exceptionnelles! Une foule d’activités y sont proposées : randonnée et observation de la faune et de la flore du refuge faunique Marguerite-D’Youville, visite du verger biologique, moment de repos avec vue sur le lac Saint-Louis, hébergement et location de salles au Manoir D’Youville, repas du terroir au Bistro La Traite et dîner entre amis au Café de l’île.
Et pourquoi ne pas profiter de l’occasion pour découvrir l’île sur l’eau? Faites une une croisière sur le fleuve ou profitez de la navette fluviale entre Châteauguay et Lachine pour une balade en vélo sur la piste cyclable du canal de Lachine.
Deux secteurs composent cette destination unique : le premier, nommé le « tertre » de l’île, forme environ 7 % du territoire, tandis que le refuge faunique Marguerite-D’Youville, le second secteur, constitue 93 % de l’île.
Tertre de l’île
Propriété des Sœurs Grises durant plus de deux siècles, le tertre est désormais considéré comme un parc municipal depuis son acquisition par la Ville de Châteauguay en 2011. Le site est accessible gratuitement et est très couru pour les sublimes paysages qu’il offre, admirables sur l’une des centaines de chaises Adirondack mises à la disposition des usagers.
Un coup de foudre qui s’est transformé en beau projet de retraite : voilà ce qui résume la petite histoire de la Bleuetière Ste-Marguerite, implantée à Mercier par François Boursier et Sylviane Tremblay.
Chaque été depuis 2006, le couple reçoit des centaines de visiteurs pour l’autocueillette de bleuets, de courges et de citrouilles dans un cadre bucolique et familial. « Les gens passent une partie de la journée ici en faisant un pique-nique. Pour certains, venir cueillir des bleuets est un rituel privilégié en famille, sans compter la fraîcheur du produit, qui est imbattable! », assure Sylviane Tremblay, une ancienne préposée aux bénéficiaires qui apprécie grandement le contact avec le public.
« On essaie toujours de bonifier l’expérience des clients pour que leur visite devienne un beau moment entre parents ou amis, notamment avec des jeux et des thématiques », ajoute François, retraité de la construction et issu de la quatrième génération de Boursier à la ferme.
Il faut dire que ce retour à la terre relève d’un heureux hasard.
« Une amie m’avait invitée à aller cueillir des bleuets, une activité que je n’avais jamais faite auparavant, raconte Sylviane. Une fois sur place, je suis carrément tombée en amour avec ce monde. La saveur des fruits, la beauté de la plantation, les familles réunies : tout me semblait merveilleux. En revenant à la maison, j’ai dit à François : “Il faut qu’on se lance là-dedans.” »
L’apprentissage d’un métier
Le hic, c’est que le couple ignorait tout de la production des bleuets en corymbe. « On a appris sur le tas. De mon côté, j’adore l’horticulture et François est très manuel. Donc, on se complète bien », mentionne-t-elle.
« Le fait de travailler sur la terre de nos ancêtres était aussi très motivant », ajoute François.
Aménager une bleuetière de 3 000 unités à Mercier a représenté son lot de défis. Il a fallu modifier le pH du sol, car les bleuets préfèrent les milieux acides. Divers amendements au fil des ans ont permis de créer un terreau favorable à cette culture. Le couple a également dû protéger les arbustes du vent pour les prémunir contre le gel. Ainsi, 250 arbres ont été plantés sous forme de haies brise-vent.
Dès la fin mars, François et Sylviane se mettent à la tâche avec la taille des plants, ce qui assure une meilleure fructification et évite les maladies. Vers la mi-juillet, ils ouvrent leurs portes aux visiteurs pour l’autocueillette des bleuets. Puis, à la mi-septembre, vient le tour des courges et des citrouilles en vue de l’Halloween. Enfin, pendant toute la saison, ils effectuent le désherbage mécanique des allées. Bref, le travail ne manque pas pour ces « retraités » très actifs qui reçoivent un coup de main fort apprécié de leurs enfants.
Pour les années à venir, le couple songe à agrandir la superficie consacrée aux citrouilles afin de répondre à la forte demande, en plus de trouver de nouvelles façons de faire vivre des moments privilégiés aux familles.
« Ça requiert plus d’ouvrage qu’on l’imaginait, mais ce projet est extrêmement motivant et gratifiant pour nous, souligne Sylviane. Le fait de travailler à l’extérieur ensemble, de recevoir les gens chez nous et de voir leur sourire est notre plus belle réussite. »
Quand l’amour du terroir se marie avec le travail bien fait
À l’ouverture de chaque saison, un sentiment d’excitation, d’enthousiasme et même de délivrance envahit la famille Desgroseilliers au moment d’accueillir les premiers visiteurs au Domaine Labranche.
« Arriver à produire des pommes certifiées biologiques ou des vins représente des mois de soins minutieux et comporte une grande part d’incertitude. Mais quand je vois le résultat final et le sourire des clients, je constate que tous nos efforts ont valu la peine », lance Louis Desgroseilliers, propriétaire.
Situé à Saint-Isidore-de-Laprairie, le Domaine Labranche propose un concept unique en Montérégie. Il y a d’abord l’érablière, composée de beaux arbres matures. Attenante à cette forêt se trouve une cabane à sucre construite en 1920 par les arrière-grands-parents de Louis. C’est dans ce lieu chaleureux que la famille Desgroseilliers reçoit les visiteurs pour les repas traditionnels de mars à avril, et ce, depuis quatre générations.
Le Domaine Labranche comprend aussi un verger de pommes et de poires ouvert à l’autocueillette de septembre à octobre. Une part de la récolte sert d’ailleurs à la transformation de cidres. Enfin, la ferme est de plus en plus connue pour son vignoble, qui permet la production de vins rouges, blancs, orange, rosés et mousseux.
Un projet qui se bonifie avec l’âge
L’aventure viticole a débuté au Domaine Labranche en 2009. À l’époque, Marcel Desgroseilliers, le père de Louis, avait un intérêt pour la culture du raisin de table. Après avoir assisté à une conférence donnée par deux œnologues, il les a invités à découvrir les cidres de la ferme. « Ils ont été agréablement surpris de la qualité de nos produits. Spontanément, ils nous ont offert leur aide pour monter un projet de vins », raconte Louis.
Son père, avançant en âge, a demandé à son fils s’il voulait prendre les commandes d’un tel projet. « À 17 ans, j’avais deux envies : travailler avec ma famille et vivre de l’agriculture. Je me suis donc lancé dans l’aventure! »
Louis Desgroseilliers a mis les bouchées doubles pour apprendre le métier de vigneron, notamment en suivant des formations à l’étranger. « Il s’agit d’un métier complet. Le matin, je peux être sur mon tracteur, et le soir, être en chemise propre dans un restaurant pour présenter mes vins. C’est prenant, mais très satisfaisant ».
Le meilleur est à venir
Au cours des dernières années, le Domaine Labranche a pu augmenter de façon importante ses superficies de vigne. Aux cépages rustiques se sont ajoutés des cépages européens qui entreront en production dans deux ou trois ans. « C’est le résultat de 10 années d’efforts. Nous allons pouvoir rejoindre un plus grand public en produisant des alcools allant de l’apéro au digestif. » D’ailleurs, l’ensemble des vins du domaine ont la certification LGP, Vins du Québec, ce qui signifie que tous les ingrédients viennent de chez nous.
Si le Domaine Labranche peut être à la fois verger, érablière et vignoble, c’est grâce à l’apport de chaque membre de la famille. « Dans le temps des sucres, il y a toujours un Desgroseilliers à la cabane. Ma mère Marie-France est encore la chef cuisinière et mon père a les deux mains dans le sirop. Le midi, on prend nos repas ensemble et on discute des affaires de la ferme. Nos bottes de travail ne sont jamais loin! »