Cidrerie d’un hectare

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Bâtir sa marque sur le « petit, mais beau », c’est essentiellement la philosophie qui inspire Benoît Boursier depuis la création en 2016 de La cidrerie d’un hectare, à Mercier.  

« Je me targue de posséder la plus petite cidrerie du Québec », lance le pomiculteur à la verve aussi colorée qu’une pomme en automne. Étant au fait que la réglementation fixe comme condition un minimum d’un hectare de verger pour l’obtention d’un permis de production artisanale, Benoît Boursier a su immédiatement quel nom attribuer à son exploitation en découvrant que sa plantation s’étendait sur… 1,03 hectare.  

« Et puis, un hectare et un nectar, ça fait un joli jeu de mots, n’est-ce pas? », poursuit celui qui est épaulé dans l’entreprise par son frère jumeau, Martin. Les deux hommes se présentent d’ailleurs sur le site Web (Link : cidreriehectare.com) comme les bessons composant « l’équipe de cidriculteurs monozygotes ». 

Située sur le boulevard Sainte-Marguerite, La cidrerie d’un hectare est constituée d’un verger de près de 300 pommiers plantés au tournant des années 2000 par leur père. « Ce sont des arbres matures d’une vingtaine de pieds de haut », précise le producteur, membre de la 4e génération de Boursier à cultiver des pommes dans la région, mais pionnier dans leur transformation. 

Avec un tel verger, la récolte suffit amplement pour remplir ses 6 000 bouteilles du précieux nectar et répondre à la demande des amateurs venant s’approvisionner en fruits directement sur le site à l’automne.  

Toujours dans le même esprit, Benoît Boursier concocte ses cidres avec la minutie d’un orfèvre. « Je me fie beaucoup à ma bouche, à mes sensations. Quand tu dégustes une boisson artisanale comme la mienne, tu goûtes la patience qu’il y a en dedans », confie-t-il.  

L’exploitation compte sept variétés de cidres, dont des produits de niche comme le Rosebud, un rosé obtenu grâce à la macération des pommes Geneva à chair rouge, ou le Jumelé, son champion vendeur. « Un cidre houblonné plein de fraîcheur, assez exotique, avec un nez de pamplemousse. En bouche, tu n’as pas l’amertume de la bière. » Preuve du savoir-faire de l’entrepreneur, la cuvée 2019 de son cidre de glace Fait d’hiver a été récompensée d’une médaille d’or à la Coupe des nations, qui attribue un prix aux meilleures boissons alcoolisées au Québec.  

Sa commercialisation est pour l’instant essentiellement basée sur une dizaine de points de dépôt, à Montréal et sur la Rive-Sud, dont trois dans la MRC du Roussillon : Fromagerie Ruban bleu à Châteauguay, IGA Reid-Boursier à Mercier et La Bière à boire à Saint-Constant. Le producteur artisan s’est aussi taillé une place dans des marchés fermiers durant l’été. « Ça fonctionne bien. Je vends ma salade aux gens tout en offrant des dégustations gratuites. Trois fois sur quatre, ils sont conquis et repartent avec une bouteille », soutient Benoît Boursier. 

De novembre à février inclusivement, il accueille sur réservation des groupes d’environ dix personnes dans sa cidrerie à Mercier. « Une petite visite de deux heures à discuter et à se délecter. On ouvre une bouteille et on savoure le produit des cuves », lance-t-il en guise d’invitation.   

Aux clients qui l’abordent, Benoît Boursier se présente toujours comme le capitaine, le matelot, le comptable et le cidriculteur de son entreprise. « Si jamais ce que vous buvez goûte la sueur, vous saurez que c’est la mienne », conclut en riant le coloré pomiculteur.